Alors que mon aventure australienne avec mon fiancé démarrait, nous nous sommes laissés quelques semaines afin d’effectuer toutes les démarches administratives nécessaires à notre WHV. De plus, nous étions à la recherche de notre futur véhicule qui allait nous servir de maison roulante pour toute la durée de notre road trip. Après cela, nous souhaitions rapidement trouver du travail afin de mettre de l’argent de côté pour parcourir cet incroyable pays qu’est l’Australie ! Voici donc mon témoignage : travailler en picking de pommes en Tasmanie.
Travailler en picking de pommes en Tasmanie
Notre recherche d’emploi sur le picking de pomme en Tasmanie
Cette étape marque le début de n’importe quelle aventure professionnelle.
Il existe de nombreuses méthodes de recherche d’emploi. Parmi elles : les agences d’intérim, les offres sur le net (sites spécialisés, Gumtree, pages Facebook), les panneaux d’affichage des supermarchés, les auberges de jeunesse ou encore le bouche à oreille et le porte à porte.
Afin de mettre toutes les chances de ton côté, je te conseille de multiplier les démarches ! La stratégie qui a le mieux fonctionné pour nous, c’est sans hésiter le porte à porte ! Elle vous permet de rencontrer l’agriculteur en personne et d’échanger directement avec lui au sujet du job. Il pourra vous poser des questions personnelles (d’où vous venez, votre âge, votre niveau d’anglais, le type de job que vous recherchez, etc.) mais également sur vos expériences antérieures. D’autre part, vous viendrez à parler du recrutement pour la saison à venir et de ses attentes face à ses futurs employés.
Nous concernant, le fermier a prit nos coordonnées en attendant que la saison débute. Il nous a rappelé peu de temps après pour nous donner la date exacte et quelques informations concernant le job (notamment le côté administratif). Nous avons ensuite reçu un appel le jour de la Saint-Valentin pour nous informer que nous commencerions la saison du picking début Mars.
Où trouver du picking de pommes en Tasmanie ?
Il faut savoir que la principale région productrice de pommes se trouve au sud de l’île, à 30 minutes de voiture de Hobart. Tu trouveras de nombreux producteurs situés dans la région de Huonville et de la Huon Valley. Ces pommes servent principalement à produire des jus et du cidre. La saison des récoltes s’étend principalement de Mars à Juin. Je te conseille donc de commencer à chercher du travail en début d’année (soit jusqu’à début Février) afin de maximiser tes chances de trouver un emploi. Cela-dit, il est également possible de travailler dans les champs avant et après la saison du picking.
Notre job de picking de pommes en Tasmanie
Picker : le mot est assez explicite et vaste à la fois. Il y a tant de choses que l’on est loin d’imaginer ! Tout d’abord, il existe de nombreuses variétés de pommes chacune avec leurs particularités (goût, couleur, taille, etc.). Et avec elles, différentes manières de les manipuler, les choisir et les trier.
Notre premier jour de travail a commencé par une petite réunion d’intégration. Le fermier nous a donné les informations principales (horaires, déroulement d’une journée, différents postes, etc.) avant de nous distribuer de gros paniers. Ceux-ci allaient servir à mettre les fruits récoltés avant de les vider dans une bin (grosse caisse en bois). Il nous a ensuite conduit dans le premier champs où il nous a montré quels gestes avoir avec les fruits.
Voici à présent le déroulement d’une journée en tant que picker.
7h : prise de poste
Rendez-vous dans un champs afin de commencer la journée de picking. Il faut savoir que ce job est très répétitif et pas très intéressant. Durant de longues heures, vous ramasserez des pommes dans les arbres afin de remplir votre panier que vous viderez ensuite dans la bin. Vous ramasserez les fruits directement au sol ou en montant sur une échelle afin d’atteindre les plus hautes branches. Vous pourrez choisir d’alterner si vous travailler en binôme.
Etant en couple, c’est de cette manière-là que nous avons choisi de travailler. Ce qui est d’autant plus cool car cela permet d’avoir un partenaire pour discuter et s’encourager ! Car il faut le dire, travailler dans les champs ce n’est pas une mince affaire ! Surtout si l’on est payé au rendement et que l’on souhaite faire de l’argent (la bin était payée 41$) ! Il faut arriver à tenir un rythme régulier tout au long de la journée, ce qui est difficile.
12 : pause méridienne
Les pickers et conducteurs de tracteurs (nous en avions deux) prennent une pause de 30 minutes. Nous profitions de ce moment pour terminer notre bin et prenions très peu de temps pour manger afin d’être le plus rentable possible. De manière générale, nous avalions notre repas en 20 minutes.
17h : fin de la journée
La plupart des pickers partaient bien avant (aux alentours de 16h et des fois plus tôt). En effet, les horaires donnés étaient 7h-17h mais dans les faits, le fermier acceptait que l’on quitte les lieux un peu plus tôt.
Nous travaillions du lundi au samedi soit 6 jours/semaine. Cela-dit, nous étions peu de motivés à nous lever pour venir bosser le weekend ! Bien évidemment, nous faisions partis des plus courageux ! Le samedi, nous ne travaillions que le matin (7h-12h30).
Où loger ?
Près de notre ferme, il n’y avait aucun free camp où séjourner avec notre van. Nous avions donc décidé de dormir sur le parking de la bibliothèque municipale. De grandes douches propres se trouvaient non loin de là (2$ pour deux).
Notre petit train de vie n’a duré que peu de temps puisque notre patron nous a rapidement proposé un logement. Il disposait de plusieurs accommodations (logements) directement à la ferme. D’une part, il y avait une grande cuisine partagée/salle à manger avec plusieurs petites chambres. De l’autre, deux petites maisonnettes avec coin cuisine et un lit. Très simple mais largement suffisant en termes d’espace. Le lieu disposait également d’un petit coin avec douche et toilettes partagés ainsi qu’une machine à laver. Juste en face de ces accommodations se trouvait un hangar vide.
Comme nous avions un van où dormir et que nous cherchions simplement un endroit où nous laver et cuisiner, le patron nous a alors proposé d’installer notre van ici. Cela nous permettait d’être à l’abri du froid (car oui il fait très froid la nuit et le matin en Tasmanie !) et d’éviter les aller-retour matin et soir. Le tarif à la semaine était dérisoire (6$ pour 2) et nous permettait d’avoir un toit, d’être sur place, de faire nos machines et de cuisiner tranquillement. C’était vraiment LE plan parfait !
Après le Covid-19
Peu de temps après notre emménagement, le Covid-19 a fait son apparition… Bonne ou mauvaise nouvelle ? Un peu les deux je dirai. Niveau job, nous n’étions plus sûr de rien. Le patron a décidé de tous nous réunir (nous étions une vingtaine de travailleurs) et de nous parler sérieusement de cette pandémie qui inquiétait le monde entier. La situation lui permettait de ne garder que les pickers ayant un logement sur place (du fait de la transmission du Covid). Tous les autres employés ont donc perdu leur job.
Notre retour d’expérience sur le picking de pommes en Tasmanie
Cette expérience a été belle et riche professionnellement et personnellement. Elle a été celle que nous avons préféré ! Très enrichissante puisque nous avons rencontré des voyageurs du monde entier avec qui nous échangions au quotidien. Nous partagions souvent des repas ensemble où chacun cuisinait des spécialités de son pays. Ces moments nous permettaient d’échanger sur nos cultures, nos manières de penser et de vivre. Et wow ! Quelle expérience !
Nous avons repoussé nos limites plus que jamais car c’est un travail difficile si l’on se donne la peine d’avoir beaucoup d’argent. De plus, il y avait de grosses araignées dans les arbres… ma phobie ! Donc forcément, on apprend à vivre ensemble et à prendre sur soi !
Enfin, nous avons eu la chance de tomber dans une ferme incroyable avec un merveilleux patron ! Ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. Il était toujours aux petits soins pour nous (petits gâteaux pour Pâques, cidre de sa production pour nos soirées) et c’était vraiment appréciable. Il nous a même ramené un canapé et un chauffage dans le hangar afin que l’on soit bien installé, c’est pour dire !
Si cet article t’a plu, n’hésites pas à jeter un oeil par là, je te parle de notre expérience en picking de fraises !
Retrouve également l’expérience de Sylvain sur la chaine Youtube.
